« Il faut copier et recopier d’après les maîtres et ce n’est qu’après avoir donné toutes les preuves d’un bon copiste
qu’il pourra raisonnablement vous être permis de faire un radis d’après nature. » Edgard Degas.
La copie est une école! Rien d’original en cela. Elle a été pratiquée depuis les origines de la peinture par les plus grands peintres, y compris par ceux qui plus tard dans leur carrière se sont complètement affranchis des règles observées par leur mentors. Francis Bacon considérait que Vélasquez et Rembrandt avait pratiquement épuisé l’art de la peinture et que tout ce qui suivait y compris sont propre travail n’était que redite, ou au mieux une déclinaison de l’art de ses maîtres. On observe clairement et aisément dans la peinture de Sargent à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle ce qu’il doit à Vélasquez et à Van Dyck.
La copie est pour moi avant tout une manière d’assimiler et d’exprimer la fascination suscitée par une oeuvre. Cette fascination est un préalable à mon travail de copiste. Cela peut paraître un peu présomptueux, mais elle est aussi plus ou moins consciemment une manière d’établir un lien avec le peintre que je copie et que j’admire. Elle est au final et peut-être avant tout l’expression de la sensibilité du copiste ce qui en fait une oeuvre unique et dans une certaine mesure une oeuvre originale, même lorsqu’il n’y a pas détournement. Il ne s’agit en aucun cas d’une reproduction machinale, sur une image projetée sur la toile par exemple, comme cela se pratique couramment.
Le choix de l’artiste copié n’est donc pas anodin. La liste des peintres que je suis susceptibles de copier en raison de ma connaissance de leur oeuvre et de l’admiration, à divers degrés, que j’ai pour eux, vous aidera éventuellement dans votre choix d’une copie sur commande. Cette liste n’est pas exhaustive et vous ne devez pas hésiter à me contacter; nous pourrons étudier ensemble la faisabilité de votre projet.
Pour ce qui concerne le sujet, bien que mon travail soit centré essentiellement sur le portrait, d’autres sujets sont envisageables, en particulier les scènes de genre hollandaises (Vermeer bien sûr, mais aussi Metsu, van Onstade, etc.), et les paysages de Corot, de Sargent ou de Hopper, entre autres.
Exemple de copie, huile sur toile d’après Henri Fatin-Latour
Le prix d’une copie varient en fonction des dimensions et de la complexité du tableau copié. Indépendamment des dimensions, la copie d’un portrait d’Ingres nécessitera un travail beaucoup plus considérable que celle d’un portrait de Sargent, elle même beaucoup plus complexe que la copie d’un paysage de Corot… Un devis pourra vous être fourni sur simple demande et sans aucun engagement de votre part (painting@gilartur.org).
Copie de musée ou d’après photos: même si rien ne remplace la copie d’après l’original, elle n’est pas toujours possible et présente parfois bien des inconvénients. Alors qu’elle relève de l’expérience quasi mystique dans un musée de province peu fréquenté ou l’oeuvre copiée est accessible, la copie dans une salle très fréquentée d’un grand musée parisien par exemple, peut assez vite tourner au cauchemar. Dans le second cas, les conditions de présentation (accrochage en hauteur, derrière une vitre avec reflets, sous un éclairage faible…), le dérangement occasionné par le passage incessant des visiteurs, peuvent s’avérer vraiment problématiques. Elle contraint en outre à réduire ou augmenter les dimensions de l’oeuvre. Dans le cas d’une commande, le coût de la copie est sensiblement plus élevé, car s’y ajoutent les frais de déplacement et les frais de séjour. Des aménagements sont bien sûr possibles, commencer la copie dans le musée, y travailler les parties difficiles et terminer le tableau dans l’atelier.
La copie d’après photos ne remplace évidemment pas (surtout pour le peintre), le contact avec l’oeuvre originale. Ceci dit, cette question est relativisée par la diffusion de plus en plus courante par certains grands musées, sur Internet, de photographies en très haute résolution (Riksmuseum à Amsterdam, Prado à Madrid, Metropolitan Museum à New York par exemple – malheureusement les musées français sont très frileux et ne participent pas pour l’instant à ce mouvement, jaloux semble-t-il de leur droit sur l’image d’oeuvres qui sont pourtant, depuis des lustres, propriété du public). Ces photographies ajoutées à celles que je prends moi-même accompagnées de notes techniques, permettent un travail de copiste d’une qualité au moins égale à celle de la copie réalisée dans le musée – ‘au moins égale’ car en réalité elles permettent un examen encore plus attentif de l’oeuvre et l’accès à des détails imperceptibles sur site.
Dans le temps où je travaille à une copie, chaque fois que c’est possible, je me déplace à différents stade de mon travail pour étudier l’oeuvre originale dans le musée. Cela ne signifie pas que je ne copie que des oeuvres des musées parisiens, ou même français. Je voyage régulièrement à l’étranger, j’ai vécu et séjourne régulièrement aux États-Unis et j’ai beaucoup fréquenté les musées de New-York, de Los Angeles et de San Francisco. J’ai une connaissance assez intime de l’oeuvre des peintres que je copie. Elle est indispensable à mon sens à la réalisation d’un tableau ‘sensible’, qui est tout sauf une reproduction machinale, presque mécanique de l’oeuvre copiée.
Dimensions: les dimensions sont en principes celles de l’original. Pour une copie intégrale réalisée d’après l’original dans un musée, les dimensions de la copie doivent être obligatoirement 1/5 inférieur ou supérieur à celles de l’original. Ce qui n’est pas trop gênant pour un paysage sera plus problématique pour un portrait. Un recadrage, la copie d’un détail sont tout à fait envisageables.
Support: les copies sont réalisés sur toile de lin, carton ou bois traité marine enduits au gesso ou à l’huile.
Délai de réalisation: de quelques semaines à plusieurs mois en fonction de la nature de la commande (médium, dimensions, complexité).
Livraison: les coûts éventuels de livraison (conditionnement, transport), sont à la charge du commanditaire.
Exemple d’un petit portrait Renaissance
Copie d’après François Clouet vers 1571 (25cm x 37cm) – collection particulière, Angleterre
Exemple d’un grand portrait XIX
Copie d’après Franz-Xaver Winterhalter, 1858 (95cm x 130cm) – travail en cours
Exemple d’une copie de musée
Copie d’après Jacques de Létin, vers 1630 (95cm x 130cm) – Musée des Beaux-Arts de Troyes
Exemple d’une nature morte
Copie d’après Henri Fantin-Latour, 1869 (30cm x 33cm) – Collection particulière, Rennes
Pour passer commande, il suffit de convenir d’une première entrevue afin d’évoquer votre projet. Cette première rencontre est sans engagement pour l’une ou l’autre des parties. Si cette première rencontre a permis de jeter les bases du projet, la première séance de pose peut se faire dans la foulée ou lors d’une seconde entrevue. Une date de livraison approximative (à un mois près pour un portrait peint), sera établie en fonction du caractère de la commande (dimensions, complexité). Des aarhes non-remboursables de 50€ pour un dessin, de 150€ pour un portrait peint sont dû pour la première séance de prise de vues. Un tiers du prix du portrait est dû au moment de la signature de la commande, un second tiers un mois avant la livraison du tableau, et le solde est versé à la livraison.
Les tarifs ci-dessus ne comprennent pas l’encadrement qui est laissé à la discrétion du commanditaire – des conseils pourront être fournis, de même que pour la mise en valeur du tableau, son accrochage et sa conservation. Le tableau est livré verni. Un second vernis pourra éventuellement être appliqué après six mois à un an d’exposition du tableau, sans surcoût.
A titre indicatif, des éléments de comparaison relatifs aux formats et aux tarifs peuvent être consultés à l’adresse suivante: Royal Society of Portrait Painters (consulter la page des artistes pour accéder aux conditions).